INTOLÉRANCE AU GLUTEN, MALADIE DU SIÈCLE ?

Dr Catherine Lacrosnière
01/06/2016
On pourrait le croire tant on en parle dans les médias. Il est devenu facile aujourd’hui de se fournir en aliments sans gluten. Les plus grands boulangers s’y sont même mis. Beaucoup d’entre vous se sont, de ce fait, posés la question. Faut-il arrêter le gluten ?

 

La mode vient des Etats-Unis, où on vante les incroyables bénéfices de l’alimentation sans gluten. Mais arrêter la consommation du gluten n’est pas sans conséquence.

Pour bien comprendre les tenants et les aboutissants, revenons aux basiques.

 

Le gluten désigne deux types de protéines, les gluténines et la gliadine, présentes dans le blé, l’avoine , le seigle, l’orge, l’épeautre et le kamut. Mais on les trouve dans de nombreuses autres sources (sauce soja, bière, jambon…). L’AFDIAG (l’association française des intolérants au gluten) est une mine d’information à ce sujet.

Chez les patients intolérants au gluten, la consommation de ces protéines déclenche des anomalies au niveau du tube digestif (maladie coeliaque) entrainant des malabsorptions de vitamines et de minéraux ainsi que l’apparition de toute une cohorte de symptômes allant des troubles digestifs, à l’anémie (insuffisance en globules rouges) en passant par des signes cutanés, la dermatite herpétifome. Le diagnostic n’est pas évident devant le polymorphisme de ces signes. Pourtant, il est essentiel de diagnostiquer cette pathologie car l’éviction de toute source de gluten est indispensable. Le diagnostic se fait sur une biopsie de l’intestin pratiquée au cours d’une fibroscopie complétée par un dosage sanguin d’anticorps anti-gliadine.

 

Si ces examens sont négatifs, vous ne présentez pas d’intolérance au gluten et il n’y a donc pas d’intérêt à mettre en place une éviction totale du gluten. Pourtant, un certain nombre de personnes semblent cliniquement mal tolérer le gluten sans pour autant présenter une intolérance vraie. Car, il est possible que de présenter une « sensibilité » au gluten qui entraîne des signes digestifs tels, des ballonnements, des douleurs abdominales, des troubles du transit après consommation du gluten. Dans ce cas, on conseille d’essayer de limiter la consommation des aliments en contenant (pains à base de blé, avoine, seigle, orge et kamut ; pâtes ; gâteaux….) pendant quelques semaines pour juger d’une éventuelle amélioration. On peut également compléter avec un bilan sanguin qui détermine l’existence d’intolérances alimentaires.

N’hésitez-pas à en parler avec votre médecin traitant.

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